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Travailler sur la thèse : organiser son temps efficacement (pomodoro)

S’il y a bien une chose qui hante le quotidien des doctorant.e.s, c’est la gestion du temps. On a beau avoir des espaces-temps longs, des périodes de congés, 2 jours dédiés par semaine, etc. : comment ça se fait qu’on finit toujours par mal organiser notre temps et par le voir filer sous nos yeux ?! Et le lot de culpabilité qui suit ? : j’ai encore raté ma journée, demain je m’y mets vraiment, aujourd’hui je bosse 8h sinon c’est la cata, je suis nulle, les autres y arrivent mais pas moi, je ne finirai jamais cette thèse, etc.

S’il y a bien une technique qui m’a sauvée pendant ma thèse, c’est d’utiliser la technique Pomodoro.

La technique pomodoro

 

 

Pomodoro : tomate en italien (tu vois les minuteurs en cuisine en forme de tomate ? voilà, c’est ça).

La technique Pomodoro – développée dans les années 80 par Francesco Cirillo – nous vient du monde de l’entreprise. Dans cette version originale, la technique consiste à diviser le temps de travail en tranches de 25 minutes de travail et 5 ou 10 minutes de pause.

Dans le monde de la thèse 😉à l’occasion de centaines de retraites de rédaction, nos amis québécois de Thésez-vous

ont testé et approuvé la technique MAIS avec 50 minutes de travail et 10 minutes de pause. En France, nous l’avons aussi appliqué et adopté ! Ce sont des centaines de doctorant.e.s (peut-être des milliers ?) qui utilisent la technique régulièrement (et des docteur.e.s aussi, me voici en témoin 😊).

Les résistances

Que ce soit lors des journées de rédaction proposées à l’époque au sein de mon asso ou aujourd’hui avec les doctorant.e.s que j’accompagne, quand la technique Pomodoro est présentée, il y a toujours des résistances chez les doctorant.e.s : non mais moi je dois plonger 3h sinon ça sert à rien, etc. Après application, les avantages pèsent plus.

Les avantages

Poser des blocs de travail, permet :

  • Plus de concentration
  • Une attention portée sur une seule tâche à la fois
  • D’éviter les distractions
  • Un cerveau qui sait où il va
  • Plus de sérénité sur le long terme
  • Une visualisation précise des avancées
  • Une motivation progressive (et durable !)
  • Une sensation de contrôle (et ça, on sait l’importance que ça peut avoir en thèse)
  • De prévenir la fatigue mentale
  • De se respecter en faisant des pauses

Et donc, ça favorise une meilleure santé mentale grâce à la prise de décisions, le contrôle de nos actions et la satisfaction ressentie. Et bien sûr, tout ça soutenu par une avancée concrète dans la thèse.

Comment l’appliquer concrètement ?

Il ne suffit pas de dire « je vais travailler 50 minutes » : ce serait trop fastoche.

Les modalités sont :  

  • Définir tes objectifs
  • Travailler 50 minutes
  • Faire une pause de 10 minutes
  • Recommencer

Le premier pas (et non pas des plus faciles) est de définir tes objectifs.

Conseils :

  • Tes objectifs devraient tendre à être SMART (Spécifiques, Mesurables, Acceptables, Réalistes et Temporellement définis)
  • Tu peux t’aider de verbes d’actions : classer, schématiser, justifier, illustrer, formuler, clarifier, comparer, définir, délimiter, etc. (si la taxologie de Bloom te parle, tu peux aller puiser dedans 😊)
  • L’enjeu est de faire des petits objectifs

Exemple d’un objectif pas du tout SMART :

« Ecrire le chapitre 1 » :

  • ça veut dire quoi ? quelles sont les étapes ? combien de temps ? comment je saurai si j’ai atteint mon objectif ?

Exemple d’objectif SMART :

« Lire les 2 articles de Cicurel en diagonale pour ressortir les définitions clés de la notion d’agir professoral. 1 pomodoro »

  • Je sais ce que je vais lire
  • Je sais comment je vais lire
  • Je sais ce que je cherche
  • Je sais quand j’ai fini

L’objectif suivant pouvant être :

« Copier les définitions dans mon point 2.3. » (1 pomodoro)

  • Je sais comment faire
  • Je copie, je colle
  • Mon objectif est atteint
  • Il est très petit et je peux donc le cocher
  • Mon cerveau est content
  • Il a envie d’aller faire l’objectif suivant

Tu me suis ?

Quelques remarques complémentaires

  • Définir des objectifs SMART ça s’apprend (ils ne seront pas super au début mais tu vas progressivement les améliorer)
  • Travailler en pomo marche si tu respectes les 50 minutes (pas d’interruptions, de distractions, pas de mails, pas de téléphone, pas de je me lève pour aller au frigo, etc.)
  • Travailler en pomo marche si tu respectes les pauses (c’est la clé de la méthode). Pause veut dire pause (te lever, danser, t’étirer, descendre la poubelle, te faire un thé, etc. et non pas, tu pousses 5 minutes de plus, et non pas tu consultes tes mails, tu vois ?).
  • Si tu es sur une bonne lancée, avant la pause, note bien ce sur quoi tu travailles. Je t’assure que la pause sera bénéfique et le retour meilleur (tu sais où tu en étais et ton cerveau y verra plus clair : une reprise en énergie 😉)

Quelques partages 

  • Pour moi, avec la pratique (en l’occurrence des années), c’est devenu un réflexe et c’est facile.
  • Un usage raisonné est clé. Sois réaliste et accepte que si c’est 2 pomo le matin et 3 l’aprem, c’est déjà super !
  • Perso, je suis beaucoup plus concentrée, efficace, satisfaite et sereine quand je travaille en pomo.
  • Les pauses de 10 minutes, c’est sacré (et quand j’étais en thèse, c’était un shoot d’énergie total ! Tenir toutes ces années n’aurait pas été possible sans les pomo.
  • Se laisser des semaines où on lâche les pomo : c’est un choix possible. Et quand on revient aux pomo c’est d’autant plus efficace et porteur (mais reviens aux pomo sinon le cerveau perd l’habitude)
  • Mon cerveau est à présent « timé pomo » : après tant de pratique, je lève les yeux vers mon horloge généralement au bout de 45 minutes (et je me dis, allez encore 5 minutes Estefania et après c’est la pause 😉)

IMPORTANT :

Quand tu traverses des périodes difficiles, des périodes d’énergie basse, etc. ne force pas et utilise la méthode classique : 25 minutes de travail + 5 ou 10 minutes de pause.

Le plus important est de te respecter et de t’écouter. 

Je sais qu’aujourd’hui, l’option 25 minutes m’aide énormément dans mes projets.

Tu l’auras compris, l’idée n’est pas de travailler plus mais surtout de travailler mieux et en t’écoutant.

Ptsss : Ne te compare pas aux autres. Travailler 8h par jour sur la thèse sans objectifs définis et sans pomo pendant des années ? euh, non. Si on analysait ce qui se passe vraiment chez les doctorant.e.s qui ont l’air de bosser comme des malades : il y sûrement de la procrastination, il y a sûrement des moments de rien, il y a sûrement consultation de mails, il y a sûrement des pauses plus longues que prévues, il y a sûrement, des fin de journées avec une sensation de « j’ai pas réussi » (et la personne a passé 8h devant son ordi, pour se donner bonne conscience), et des fois, c’est le burn out quelques temps après …

Je dis ça, mais si tu connais quelqu’un qui est 100% 8h/jour sur sa thèse, je veux la rencontrer !

Le mot de la fin :

  • Ne me crois pas sur parole, expérimente la technique.
  • Ne désespère pas avec la définition d’objectifs, ça s’améliore.
  • Ne lâche pas après une semaine.
  • Enclenche les 25 minutes quand tu es en baisse d’énergie.
  • Kiffe tes pauses.
  • Kiffe le kiff de voir des objectifs atteints 😊

Je te dis welcome au club des jardinières et jardiniers ?

Bonne dégustation de tomates !

Si tu as des questions sur comment formuler tes objectifs, n’hésite pas à m’écrire contact@macoachdethese.fr

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