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Est-ce que tu procrastines sans en être conscient.e ? #plan de thèse

Tu le sais, la procrastination en thèse est une caractéristique commune. Aujourd’hui, je t’invite à revoir ta relation à ton plan de thèse et à ton passage – ou non – à l’écriture. Procrastines-tu ? Si oui, comment t’en sortir ?

Le plan du plan du re-plan

Pour écrire sa thèse, il est bon d’avoir un plan. Sur ce point, nous sommes d’accord, c’est un fait. Cependant, ce plan va évoluer. Et oui, si avoir un plan parfait-nikel permettait de dérouler, d’écrire dans le flow et avec un smile tous les jours, on aurait la version 1 de la thèse en 365 jours. La vie d’un.e doctorant.e a par ailleurs des aléas liés au contexte pro, perso, physique, psychique, etc. qui peuvent impacter l’avancée et le déroulé de la thèse.

Normalement, tu as déjà un plan. OK, il n’est pas parfait et c’est normal.

Je vais te dire ce que j’observe chez la plupart des doctorant.e.s que j’accompagne. Quand je leur demande qu’ils.elles m’expliquent pourquoi l’écriture de la thèse n’avance pas, c’est quasi-systématique :  « je dois revoir mon plan ». Comme je ne force pas et que je respecte leur rythme (et disons-le, je sais ce qu’il va se passer), je les laisse faire leur modif de plan mais en posant une date limite.

Quand je les retrouve ensuite, « oui mais en fait, j’ai pas encore fini de peaufiner mon plan, je sens que je dois encore clarifier le sous-point du sous-point de la partie choucroutte, je peux pas encore écrire ». Tu la vois ici la procrastination ?

Alors, on replonge dans le marasme du plan ? Non, on sort l’outil qui marche.  

Ecrire sa thèse

Je les invite à se donner la possibilité de revenir plus tard sur le plan. Je leur propose de commencer à écrire. Une fois leur accord, on se lance dans la planification de l’écriture.

Tu observes que je ne parle pas d’écrire un premier jet parfait. Tu te dis que ça semble évident, oui, mais plein de doctorant.e.s se lancent sans parachute avec ce désir de taper sur leur clavier pendant des heures et d’avoir en fin de semaine la moitié du chapitre !

Que se passe-t-il dans 89% des cas ?

Quand tu te lances dans l’écriture, il y a :

  • ce que tu veux dire, ce que tu as prévu de dire (« parce que c’est clair dans ma tête »)
  • ce que tu réussis à écrire : et là, ça se corse ! C’est pas évident de tisser tes propos avec tel auteur, avec tel champ disciplinaire, avec la notion que tu convoques, etc. 

La réalité te rattrape, les choses ne se passent pas comme prévu et tu es déçu.e. Souvent, la procrastination pointe son nez car trop d’efforts pour pas grand-chose.

Comment je m’en sors ? Comment je passe à l’écriture plus sereinement et efficacement ?

En convoquant nos amis les tirets.

Avec ton plan imparfait – mais qui tient un minimum la route – tu commences à poser les tirets pour le premier point.

Comment ? En te posant la question : qu’est-ce que je veux dire dans ce point ? (à voix haute de préférence).

 

  • « D’abord, je veux dire ça » : je fais un tiret, j’écris ça avec mes mots.
  • « Ensuite, ça en citant machin et machin » : je fais un deuxième tiret, j’écris ça avec mes mots et je mets les auteurs
  • « Après, je dois parler de telle notion et la mettre en relation avec tel courant » : je fais un tiret, j’écris ça avec mes mots
  • Etc.

Ta première étape est faite. Tu vois ?

Ce n’est pas de la rédaction pure, c’est « du posage d’idées organisées » avec les notions, les auteurs, etc.

Cette première étape, te permet de te lancer pour de vrai dans du concret. Elle est extrêmement utile, pertinente et clarifiante. Et surtout, en faisant ça, tu sors de ton plan doudou qui te rassurait.

La suite ?

Tu prends ton premier tiret et tu développes. Un premier jet d’écriture sans filtres.

La suite ?

Tu relis, tu commences à peaufiner.

La suite ?

Tu passes à l’étape, construction de phrases et de paragraphes cohérents.

La suite ?

Tu peux enfin inviter ton côté perfectionniste qui était en pause et qui a très très envie de faire partie du jeu.

Et répétition d’étapes pour les prochains tirets !

 

Ça a l’air de pas casser trois pates à un canard ?

Je te mets au défi d’essayer ça dès aujourd’hui.

 

A retenir ou méditer

  • Le plan parfait n’existe pas
  • Le plan va évoluer
  • Le plan peut évoluer si on passe à la rédaction
  • C’est réjouissant de voir comment le plan évolue
  • Faire des tirets pour chaque point est une étape clé
  • Compléter les tirets, c’est du concret
  • Voir comment ton texte se construit, c’est un kiff
  • Constater que tu avances concrètement dans l’écriture de ta thèse: c’est génialissime

En bonus :

– tu sors de la procrastination liée à la recherche du plan parfait

– tu renoues avec des actions concrètes et utiles

– tu boostes ta dopamine

– tu regagnes confiance en toi

Comment cette proposition résonne chez toi ?

Est-ce que tu as envie de tenter l’exercice ?
N’hésite pas à me dire en commentaires ou par courriel contact@macoachdethese.fr

J’ai hâte d’avoir ton retour !

PS : ce que m’a dit Chloé* lors de notre dernier RDV « J’ai été têtue avec mon histoire de plan. Maintenant, j’ai compris pourquoi tu me proposais à chaque fois de commencer à poser les tirets et à tirer le fil. C’est magique » (bon, Chloé a peut-être abusé avec l’adjectif magique 😉 mais en tout cas, ça marche !).
* Le prénom a été changé